Aujourd’hui, être «Femmes de relais» ou l’art de transmettre le flambeau de l’autorité!
Aujourd’hui, des femmes se transmettent le flambeau de l’autorité…d’aucun dirait: du pouvoir ! Et cette transmission ne se réalise pas à cause de la maladie, des cheveux gris, de la mort, de l’incompétence, de la fraude ou de détournement de fonds.
Non, c’est plutôt par obéissance à l’Esprit de Jésus, en accord avec un charisme et par amour de ceux qui ont besoin de « toucher la confiance » au sein du groupe, que se transmet cette autorité qui se veut libératrice, et qui ne devient en aucun cas esclave du pouvoir, de l’ambition ou du prestige. Pour atteindre cette autorité qui libère, le travail d’équipe est essentiel, de même que le dialogue, l’écoute, la patience, le respect et l’égalité entre les membres. S’il y a quelque chose qui rend la vie religieuse prophétique aujourd’hui, c’est certainement la manière de passer le relai de l’autorité.
Une autorité qui n’est pas basée sur des campagnes politiques, l’achat de votes ou encore le désir de sculpter sa propre image sur quelques monnaies dorées. Il s’agit plutôt d’une autorité au service des autres. Une autorité qui n’est pas à l’image de nos politiciens…faisant de vaines promesses pour les six ans à venir, promesses qui la plupart du temps ne sont pas tenues…Non, l’autorité dont il est question ici est une autorité qui ne regarde pas le pouvoir comme une récompense méritée, ou encore qui ne cherche même pas à se convaincre que personne ne ferait mieux.
Il n’y a pas de doute, le pouvoir de l’autorité de la vie consacrée naît d’une serviette jetée sur son épaule après avoir lavé les pieds des siens… Si ce n’est pas ainsi, ce n’est pas évangélique. Parce que le « pouvoir » dans la vie consacrée a pour reflet le visage même du crucifié qui donne le pardon et promet le paradis au larron repentant.
Donc, si quelque chose peut être prophétique dans notre monde souvent déshumanisé par l’abus de pouvoir, de violence, de famine, de mort et d’esclavage, c’est bien un petit groupe de femmes qui se font mutuellement confiance. Et qui tout en connaissant leurs faiblesses, leurs limites, leurs péchés, leurs erreurs … n’ont d’autre grandeur que celle d’avoir inscrit dans la paume de leurs mains, les noms d’hommes, de femmes, d’enfants, de pauvres, de sœurs, d’amis et d’ennemis qui les ont aidées à grandir.
S’il y a quelque chose de prophétique pour l’Eglise et le monde d’aujourd’hui c’est bien « l’accolade de la grâce » qui existe entre sœurs, qui tout en étant si différentes les unes des autres savent découvrir le murmure divin qui les habite et qui les pousse à être là où elles sont et à faire ce qu’elles font… Et en les regardant vivre cette « transmission du flambeau » de l’autorité, je ne trouve qu’un synonyme au mot « pouvoir »…et c’est celui de: service!!!
Ma. Paz Viniegra Mesa RJM